Les remugles saumâtres de l’actualité nationale poussent fortement à prendre de la hauteur et surtout de la distance. Une très grande distance !
Un rendez-vous important nous invite opportunément à cette grande évasion grâce à une rencontre exclusive avec l’origine du monde. Non pas celle de Courbet, encore qu’elle mérite grande attention, mais celle de notre galaxie qui ne peut qu’enthousiasmer notre curiosité.
Mercredi prochain 09:30, heure de Paris, la sonde européenne Rosetta va larguer son petit module Philae sur une comète baptisée d’un nom impossible et surnommée « Chury » pour nous la rendre familière. Ce rendez-vous n’est pas une fantaisie lunaire d’une bande de professeurs Tournesol, mais un projet lancé par la communauté scientifique européenne depuis plus de 15 ans et destiné à faire avouer à l’un des innombrables témoins du Big-bang solaire les secrets de nos origines..
Car ce petit objet céleste qui affiche un âge plus qu’honorable de 4,56 milliards d’années selon son acte de naissance cosmique, recèle les preuves originelles de la matière organique à l’origine de notre planète. Il fallait de l’ambition, une grande cohésion collective et de la constance pour faire aboutir le projet d’aller lui rendre visite et quémander quelques échantillons physiques et chimiques en plus des images qui donneront de la réalité et de la publicité à l’opération.
10ans de voyage et 6,5 milliards de km auront été le temps nécessaire et le chemin parcouru pour permettre à l’équipage d’atteindre son objectif situé actuellement à quelques 500 millions de km de la terre et autant du soleil. La dynamique gravitationnelle de l’espace ne permet pas un tir direct au but, cela explique évidemment ceci…
À Toulouse, au centre de contrôle de l’Agence spatiale européenne, 26 ingénieurs (en majorité français) sont aux commandes pour assurer la délicate et ultime manœuvre finale. Elle verra le robot Philae se poser en douceur sur l’aire sélectionnée après plusieurs explorations orbitale au près de ce haricot de glace de 4 km de long, manifestant son humeur primesautière par des lâchers intermittents de vapeur qui en forment la queue. La décision de larguer ce petit archéologue spatial devra être anticipée des 28 minutes nécessaires au temps de parcours du message dans l’espace. Et la grande aiguille de l’horloge complétera sa révolution pour que les premiers signes de réussite parviennent en retour. 10 ans d’attente pour ce tour de cadran !
Alors seront dévoilées les images panoramiques, prises par ce paparazzi spécial, d’une authentique star de la cosmo-réalité…
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