Retenez bien les sigles des partis politiques actuels. Bientôt ils seront au placard des souvenirs avec très peu de chance de revenir « vintage » dans quelques décennies. Rappelez-vous la SFIO, l’UDR, l’UDF, le RPR, le MPF, c’était avant.. Un seul a survécu aux cataclysmes politiques hexagonaux et internationaux, le PCF. En dépit de sa dégringolade constante et des tentatives d’absorption par des nouveau-nés révolutionnaires, et d’un coup d’état mélenchonien, la faucille et le marteau flottent encore parfois du côté de la Courneuve avec reprise de l’Internationale. Ce parti est désormais inscrit au répertoire du patrimoine politique pour protéger ses représentants en voie de disparition.. Le PRG, survit après des changements d’initiale successifs, mais la constance des frères assure son petit pécule. Cependant, ils n’ont pas pu, ou voulu, sauver le soldat Baylet…
Manuel Valls qui suggérait lors des primaires du PS en 2011 de changer le nom de son parti, remet ça depuis Matignon. Gros émoi du côté de Solferino, ainsi qu’au perchoir de l’Assemblée nationale. L’homme aux mimiques altières confirme sa fibre de droite que Nicolas Sarkozy avait déjà débusquée en 2007, en lui proposant un ministère. Les messages d’amour récents aux patrons, en VO et en anglais ont démoli les dernières convictions des frondeurs roses. Aubry, Hamon et Filippetti n’y retrouvent plus leurs petits et fomentent une révolution interne. Le prochain congrès vivra-t-il un schisme terrible où les dissidents ressusciteront le défunt PSU ?..
Les verts voient rouge et beaucoup sont daltoniens. La Duflot a perdu son portefeuille mais a retrouvé son sac à fiel. Dany l’ancien, contemple la marmite EELV avec détachement et semble se réconforter d’en être sorti. La nouvelle Ségolène est-elle plus verte que rose, that is the question ? Placé remettra-t-il les cartes au bon endroit, whait and see…
Marine en a marre de la flamme tricolore et voudrait faire oublier les longues années Le Pen. Mais plutôt que trouver un nouveau sigle plus démocratique que FN, pourquoi diable ne change-t-elle pas son nom de famille. Aliot, patronyme de son registre marital résonne plus en douceur, et évoque en outre une Marseillaise très provinciale…
L’UMP est certes toujours en mouvement très désordonné, mais est –elle encore populaire et unitaire? D’aucuns suggèrent un changement de nom qui ferait oublier les deux ans passés, les chicayas internes et les problèmes ardus de tirelire. Gros défi pour le nouveau président élu d’office par les instituts de sondage. Cet épisode réglé en novembre, il n’est pas certain que le printemps fasse refleurir le rassemblement, tant les vœux des militants semblent peu en adéquation avec l’élargissement vers le centre prôné par le doyen de Bordeaux. Ce qui n’est pas du-tout du goût des postulants à la tête de la jeune UDI, abandonnée au bord de la route vers l’Afrique par Borloo, en même temps que cette Alternative hybride et déjà quasi défunte.
Demeure le MoDem, parti du troisième type, dont le président-béarnais-à-vie pugnace lorgne, tel une mouche, vers ses deux cotés opposés simultanément. Il risque une fois de plus de se noyer au milieu !
Sûr que les temps qui viennent, d’içi 2017, vont voir les partis valser tel un manège emballé mais pas enchanté…