Sondages, réactions en ligne, chroniqueurs sont assez unanimes : le monde politique n’a plus la confiance totale des citoyens, bel euphémisme qui se traduit souvent et crûment au coin du bar par des « Tous pourris ! » peu nuancés…
Il est vrai que, sans citer de noms car il serait présomptueux et audacieux de publier une liste exhaustive des intéressés, chacun a en mémoire ou en rouge dans son petit « Carnet du citoyen désenchanté » quelques grandes figures ou des petits tacherons qui ont su faire fructifier leur business électoral sans être nécessairement passés sur les bancs d’une grande école de commerce. Parfois, l’ENA suffit mais certains grands bricoleurs ajoutent des diplômes ou un long apprentissage sous la férule d'un parrain expérimenté, qui assurent leurs subtilités manœuvrières et rassurent le chaland écoutant leur profession de foi ou entrant dans l’isoloir.
Lequel en profite souvent sans pudeur avec ce retour sur investissement prosaïquement nommé « clientélisme ». Des acteurs bien connus œuvrant parfois en couple ou par la bande ont ainsi assuré leur pérennité électorale grâce à des administrés reconnaissants. Souvent vilipendés de l’extérieur du terrain, ils continuent d’être portés par les urnes malgré des procès intentés par des jaloux ou fomentés par des justiciers médiatiques.
Certains pourtant n’échappent pas au fléau de la justice et pris la main dans le sac, en sous-traitant ou à leur propre profit, écopent d’un châtiment juste , souvent réduit en appel grâce à cette profession d’avocat de plus en plus sollicitée dont les ténors bousculent les décisions de prétoires.. Les agitations et dynamiques de campagnes, si fréquentes chez nous avec les 620 000 mandats à reconduire périodiquement, dissolvent les stigmates infamants des candidats renaissants. Si de mauvais plaisants ou de vieilles rancunes pointent le doigt sur un casier judiciaire qui ne fut pas toujours vierge alors vient l’argument opposable de la réhabilitation légale. Elle s’exprime autrement dans le langage ordinaire par « Il a payé pour sa faute », ou encore « il a payé son dû à la société », manière d’accorder un blanc-seing à une nouvelle aventure, souvent par ceux-là mêmes cités plus haut qui se rendent complices du délitement de la politique bien que la fustigeant volontiers. Paradoxe bien français !
Si l’on veut enfin et définitivement laver vraiment blanc le monde politique, tout en renouvelant le linge, pourquoi ne pas rendre irrémédiablement inéligible tout contrevenant condamné dans l’exercice et sous couvert de son mandat ?
À l’évidence ce n’est pas une disposition à attendre d’une initiative parlementaire, par des élus peu disposés à secouer la branche sur laquelle est posé leur siège. Le référendum d’initiative partagée étant, via la procédure, entre leurs mains, seul une consultation nationale décidée par un véritable homme d’État, entendrait la raison populaire.
Deux ans pour poser clairement et fermement la question aux nombreux et prochains postulants de 2017 !
Avec réponse aussi claire attendue…