Requinqué par une parade navale grandiose, sous un ciel particulièrement complice, et après s’être entretenu sous les mêmes auspices ensoleillés avec un Valls qui « doit dire la vérité aux français » (sic, en boucle persuasive !), le président a jeté une fois encore les pétales de l’optimisme rose sur l’avenir de notre pays et sa place éminente dans le monde, malgré le remboursement de toutes nos dettes aux pays africains envers lesquels « nous sommes redevables de notre liberté », en particulier celle de dépenser comme nous l’entendons !
Il nous l’a dit, solennellement mais sans dramatisation, d’une manière paternelle comme à l’accoutumée de sa douce voix chuintée, « La France entend bien rester la 5ème puissance économique mondiale"! Parce qu’il le veut et ce qu’il veut le vaut bien…
Pourquoi alors, avec cette vision lumineuse reçue de mare nostrum, ne concourrons-nous pas pour la 4ème place, ou mieux encore ? Ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent. Si Pierre Moscovici, attendu impatiemment par la Commission à Bruxelles, sait convaincre celle-ci, avec le FMI, les marchés et Standard & Poor’s, de notre fort potentiel de progression, pourvu que notre voisine d’outre-Rhin ne fouine pas dans notre portefeuille, c’est un objectif à notre portée. Après les vacances s’entend et peut-être un second tête-à-tête à Brégançon qui rend plus fort !
D’ailleurs cette Allemagne qui donne des leçons et freine toute tentative de relance européenne, comme l’avait souhaité et promis François Hollande durant sa campagne, veille comme une vieille Gretchen à conserver sa 4 ème place qui la met en réalité au premier rang des pays de moins de 100 millions d’habitants et tête de peloton en Europe. Mais c’est au prix, nous rabâche-t-on de semi-emplois, d’emplois précaires, et d’émoluments misérables. Certes, un salaire minimum vient d’être enfin instauré récemment suivant le modèle français, mais très inférieur à cet acquis majeur des « forces vives » qui magnifie l’équilibre social tricolore, que le monde..etc, etc…
Français, les bonnes nouvelles pleuvent sur la France comme une revanche aux obus de Gravelotte, au mois d’Aout 1870, funeste victoire des Prussiens !