Les hordes barbares formées aux confins de l’Irak et du Kurdistan se sont proclamées État Islamique ( خِلافة ). Ce que les médias, mais aussi les commentateurs officiels, se sont empressés de reprendre et coller à toute phrase, créant une sorte de consécration internationale de fait qui déroute totalement l’homme de la rue cherchant à comprendre et identifier cette nouvelle entité.
Il se revendique comme un califat qui est le territoire reconnaissant l'autorité d'un calife, successeur de Mahomet (en l’occurrence Al-Baghdadi), dans l'exercice du pouvoir. Ce mot sert aussi à désigner le régime politique lui-même inspiré d’une interprétation du Coran qui justifie l’application de la Charia mais aussi toutes les dérives sauvages contre les « incroyants et infidèles ».
Concernant le statut d’état, je rappelle et cite :
Pour qu'un État soit reconnu internationalement (selon les termes de la convention de Montevideo) quatre caractéristiques constitutives doivent être constatées de manière évidente :
- l'existence d'un territoire délimité et déterminé
- l'existence d'une population résidente sur ce territoire
- l'existence d'une forme minimale de gouvernement
- la capacité à entrer en relation avec les autres États
Est-ce bien un nouvel « État » que forment les égorgeurs, lapideurs, violeurs, et croque-vivants qui sèment la terreur dans le nord-est irakien et au Kurdistan ?
Le « territoire » est mouvant et ses frontières qui ne sont pas balisées évoluent au rythme des assauts et razzias. Dans cette enclave créée par les armes, la « population » est rendue homogène en éliminant ou chassant les communautés religieuses ou ethniques ne faisant pas partie du peuple soumis. Nettoyage prompt et terriblement efficace !
Le « gouvernement » est celui d’un fou d’Allah qui cherche une postérité plus grande encore que celle de Ben Laden. Il possède un trésor, estimé actuellement à 2MDS $, provenant des rapines gigantesques sur le pétrole en particulier. Il n’a pas de ministère de la Justice, celle-ci étant exercée sans sentence, sur le « tas » et de préférence avec publicité internationale! L’exécution « publique » de James Foley en est le paroxysme sordide.
Quant à entrer en relation avec les autres états, hormis le Hamas qui n’en est pas un, pas davantage qu’Al Qaïda et ses succursales et « franchises » disséminées, qui est plutôt un concurrent à supplanter, je ne vois que la Corée du Nord ou encore la Somalie aptes à recevoir les lettres de créance d’un éventuel « ambassadeur » de ce non-État.
Cette chimère monstrueuse, resurgie des ténèbres antiques est à décapiter avant de devenir un État comme les autres!