Pendant que François Hollande fait, après son triomphe parisien du 14**, une grande virée africaine pour recueillir les civilités tribales des pays aidés par la France et congratuler les militaires suant sous l’équipement tropical, les députés jouent en France au grand puzzle régional créé avec Manuel Valls un soir de solitude élyséenne.
Le consensus autour des nouvelles pièces dessinées à grands trais est loin d’être total. Des rebelles jaillissent sur les scènes médiatiques, telle Martine Aubry qui ne se sent pas du tout, mais alors pas du tout l’âme picarde. Elle manie le pique-feu sans retenue contre la clique gouvernementale et son chef. Un autre, le président de la région Languedoc-Roussillon, ex-future Septimanie de feu Frêche, profite de la symbolique inauguration après sa restauration, d’un vieux pont de fer relevant, pour prêcher la rébellion contre la bascule de sa région vers Toulouse ! Les comportements des députés PS sont anarchiques et la confusion parlementaire confine à son comble avec le ralliement au projet de nombreux députés UMP désemparés. Mais ces derniers, savent-ils désormais où est précisément leur siège dans l’hémicycle ?...
Lorsque les sénateurs se sont emparés à leur tour de ce puzzle, les pièces ont voltigé encore plus haut dans le vent de la fronde, pour retomber à leur place initiale. Car c’est le nid de leur essor républicain que l’on veut bousculer. Les élus de la Chambre haute sont ceux qui ont le plus d’affinité avec le terroir et ces départements dont ils tiennent leur sinécure dorée. Et justement à propos de ces départements qui sont promis à la désintégration, pourquoi sont-ils emportés en bloc dans cette marée territoriale, alors que leur regroupement régional n’a pas subi la tradition du temps ?
Dans le désordre des combinaisons qui ont marqué les jeux d’été, il en est une qui heureusement a rendu justice au bon sens. Celle du ralliement du Limousin à l’Aquitaine après avoir été menacé de consentir à une union contre nature avec des pays d’oïl ! Le sud-Limousin est terre occitane et le regard de ses habitants, dont les aïeux ont occis l’anglais Richard Cœur de Lion en la cité de Châlus, est tourné vers le Quercy. Mais la Creuse a sûrement plus d’affinité avec l’Auvergne qu’avec le Périgord…
La bataille d’Hernani autour des communautés territoriales va encore alimenter les polémiques et nourrir l’audience de déclamations vaudevillesques dans les petits intermèdes que consentira l’actualité internationale, plus que jamais féconde !
**Lire :Splendeurs militaires