François Hollande s’apprêtait à décoller pour une jolie croisière dans les terres ultramarines de notre belle France, quand un terrible désastre survint dans le ciel africain. Il sursit immédiatement à ce lointain voyage car une douce et très proche amie, éclairée par les conseillers en charge des études d’opinion et donc adeptes es-qualité des calculs de probabilité, vit un funeste augure dans le sort soudain peu azuréen qui de nouveau frappait les nuées. « Jamais deux sans trois » lui susurrèrent les discrets oracles informaticiens ! Qui s'étaient emmélés les neuronnes dans les bits car le monde avait connu déjà quatre catastrophes aériennes dans l'année.
Revenu au château, il ne voyait plus dans son agenda de rendez-vous prégnant qui imposait son apparition sur le devant de la scène tricolore. Le Mondial était terminé qui l’avait retenu à l’Élysée, entouré des sincères et avisés supporteurs de notre équipe, finalement très dépités suite aux pronostics optimistes de leur hôte. Au fond de lui-même, celui-ci se convainquit qu’Angela avait fomenté un complot en soudoyant l’arbitre de notre défaite. Revanche nourrie par les multiples célébrations des revers germaniques qui avaient auparavant donné la vedette à notre président. La célébration en mondovision de la Fête Nationale suivie d’un très spontané bain de foule avait également exalté ce jubilé marquant le second anniversaire d’un mandat laissant les Français unanimes..
Consigné de fait dans son bureau, l’humeur festive laissait place au morne quotidien qu’une perspective de vacances encore éloignées en terre gersoise ne parvenait pas à dissiper. Sérillon son ex-conseiller en communication à qui il avait été vivement conseillé de quitter la place, venant lui présenter ses ultimes créances lui suggéra perfidement de remonter sur l’estrade de la popularité en opérant une OPA humaniste sur le crash algérien. Ce que l’intéressé entendit et entreprit illico !
C’est ainsi qu’une cellule de « Crise » fut immédiatement installée au grand dam des nombreux ministres retenus pour lui conférer consistance et crédibilité. N’hésitant pas à se rendre au Quai d’Orsay où Laurent Fabius, altier, l’accueillit en haut des longues marches, il tint un discours marqué d’une belle autorité nimbée de compassion que les familles des Français victimes de la catastrophe entendirent avec émotion et reconnaissance. Les urgentes mesures décidées avec une inhabituelle célérité et ne laissant aucune initiative hasardeuse à quel qu’autre pays atteint par la catastrophe, marquaient l’intéressé d’une autorité que des esprits chagrins lui contestaient içi et là.
Les « boites noires » sont ainsi envoyées directement à la présidence qui va les analyser en présence des experts habitués à les voir rouges et rompus à en déchiffrer les ultimes données. Mais en attendant que celles-ci soient révélées par le très vigilant chef enquêteur élyséen, d’autres décisions importantes sont déjà prises, en particulier le transport de tous les corps en France et celui des familles , à l’inverse, sur le lieu de la catastrophe pour une cérémonie œcuménique lors de laquelle sera inaugurée par le président français une stèle déjà commandée à un artiste africain célèbre, non encore révélé mais recommandé par Jack lang.
Alors que patinent les experts et autorités néerlandaises pour faire éclore la vérité sur la perte de l’avion malaisien en Ukraine, la France ranime le phare du monde, tout en mettant ses drapeaux en berne, grâce à un chef d’état qui ne laisse rien au hasard.
Les Français, surtout les derniers acquis à la citoyenneté lui en sauront gré, comme l’Histoire en retiendra la grandeur…
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