Cher Jean-François Copé,
J’ai reçu fin décembre le Magazine de l’Union qui couvre le dernier trimestre de 2013. Pris par des nécessités familiales et festives, j’en ai entrepris la lecture détaillée et attentive qu’en 2014, et après m’être porté volontaire pour entendre, et écouter, la prestation présidentielle du 31 décembre, malgré une réticence sourde que je ressentais dans mon environnement proche…
Je dois vous avouer que cette chronologie inversée m’a comblé à postériori, à la lecture de votre éditorial !
En effet j’ai pu constater que le président avait largement pompé dans votre projet d’alternance qui, vous le précisez, commence cette année. C’est donc un peu lui qui va en être le promoteur, pour autant qu’il respecte ses promesses et entende aussi bien que les citoyens attentifs, les phrases étonnantes qui vont lui revenir en écho. Je ne doute pas alors que l’UMP se fera amplificateur de ces retours de son, dussent ses droits d’auteur être un tantinet pillés par l’homme de l’Élysée !
Je ne vois d’ailleurs pas comment le virage à 180° pourrait être entrepris autrement, puisqu’aussi bien les seules élections nationales qui vont nous appeler aux urnes sont les municipales. Pour autant que je sache ce ne sont pas les maires, conseils municipaux ou agglomérations qui vont décider de l’avenir économique du pays, en dépit, mais plutôt à cause de leur implication forte, solidaire et déterminée dans les dépenses.
Certes, je n’oublie pas que le Sénat, émanation de la France profonde et rurale, pourrait après des élections plus favorables à la droite, reprendre sa coloration de jadis, mais nul n’ignore que le dernier mot législatif appartient à l’Assemblée nationale. Et quand bien-même le président annoncerait des décisions rapides par ordonnance, il ne peut se passer de l’agrément final des députés. Sinon à dissoudre leur assemblée. Mais cette option est une autre histoire ?
Certes, j’ai noté votre adresse aux candidats maires avec cette promesse, par laquelle ils doivent s’engager à ne pas augmenter les dépenses durant leur mandat. Mais franchement, je ne vois pas à quelle obligation légale ils seraient tenus une foi élus, et à condition qu’ils aient souscrit à une telle contrainte pour obtenir l’appui public et marqué de l’UMP lors de la campagne ? Les citoyens sont désormais plus sensibles aux bilans qu’aux promesses..
Cher Jean François, j’ai apprécié le travail collectif que vous avez réussi à imposer à votre état-major divers et parfois turbulent. Il me semble que vous avez appris du PS l’exercice de la synthèse qui jusqu’alors était étranger aux traditions du mouvement… J’y ai noté des Mesures pour relever la France qui se concentrent, urgence oblige, sur l’économie.
J’aime à penser que ce volet, complété de quelques options manquantes destinées à maitriser les gabegies qui sont une insulte permanente aux contribuables, fera corps avec un projet pour la réhabilitation de la société française. Car si l’économie connait des cycles courts au regard de l’histoire et qui peuvent s’inverser avec des réformes volontaristes, le destin de la société est un fleuve large et profond qui ne s’écoule que vers l’aval de l’avenir. Il ne devrait pas souffrir des dérivations anarchiques de tribus bruyantes ou d’affluents torrentueux descendus de contrées étrangères et qui pourrait affecter son cours jusqu’au débordement catastrophique. Il serait trop tard alors pour nos enfants d' apprendre à surnager dans le déluge…
C’est en tout cas le vœu que je fais et les futures mesures qu’un candidat à l’alternance devra s’engager à tenir, croix de bois, croix de fer, s’il sollicite mon modeste concours pour accéder aux suprêmes affaires de la France.
Croyez, cher Jean-François Copé à toute mon avide et exigeante citoyenneté !