Les urnes ont bourdonné , mais n’ont pas hurlé !
L’abstention incivile démontre la saturation des électeurs et l’incongruité des concordances entre présidentielles et législatives. Habitués depuis quelques décades à des tâches successives entrecoupées de RTT, les Français ne savent plus se mobiliser dans une telle concentration d’efforts qui bouscule les congés d’un mois de mai champion des jours fériés, d’un Euro 2012 monopolisant les pères de famille et juin, prémices de l’été qui doit être préparé par un solide entraînement pour être réussi..
Les chaînes de télévision ont relayé et synthétisé à 20 heures les résultants d’une manière scandaleuse qui démontre, s’il en fallait, leur penchant pour la gauche qu’elles ne cachent plus de peur des représailles ultérieures de cette République irréprochable !
Cette gauche bien « rassemblée », comptant tous les ultras, révolutionnaires, nouveaux bolcheviques et autres verts bobolisants était présentée dans un beau bloc homogène et rouge s’élevant à 46%, tandis que la Droite parlementaire, celle dont on peut parler sans trop de hoquets, culminait à 34%. À sa droite, les voix « infréquentables » dans un autre bloc assez consistant à 14%, du même bleu cependant, façon de suggérer que la couleur de l’un déteint déjà sur l’autre, ou vice-versa ! La vérité du fond des urnes est bien plus nuancée.
Pour beaucoup, un énorme plaisir brouillait cependant ce panorama exemplaire d’un avenir en rose assuré. Mélenchon, le révolutionnaire hargneux, le camelot de la carambouille, le prophète des calembredaines populistes se retrouvait, piteux, dans un pot de déconfiture. Personne ne le regrettera celui-là, plus encore à gauche qu’à droite!
Autre bémol dans le vaste champ des louanges, le ballottage de Ségolène face à un autre socialiste. La voie royale qu’elle s’était tracée vers le perchoir , nouveau désir d’avenir très doré, est semé d’embûches par un résistant qui mérite de solides encouragements y compris et surtout des électeurs de droite charentais, dimanche prochain..
Enfin, et suivant toutes les prédictions des plus humbles analystes (tel votre serviteur), François Bayrou a commis son suicide politique qu’il ourdissait depuis 2007. Grandiose et bien mérité !
La vague rose n’est pas établie et la météo marine pourrait bien lui envoyer des risées contraires si les bleus dans leur ensemble résistent enfin et de concert au diktat des socialistes, conservateurs scrupuleux, pour les autres , de l’éthique républicaine.
Pour ne pas sombrer dans le monopole de gauche, faisons en sorte que les triangulaires ne deviennent pas le Triangle des Bermudes des droites, toutes « sensibilités » confondues…
UMP, entends-tu le chant sourd des déçus dans la peine ?