Dimanche dernier, au Bourget , François Hollande a lancé son premier exercice majeur de la campagne présidentielle.
La France d'en-bas-à-gauche était conviée à cette performance qui avait un léger air de « remake » quant à l'organisation scénique, que ce soit pour le décor ou les accessoires. Le bleu azuréen et immaculé du fond donnait cette profondeur indispensable à la rhétorique grandiose et républicaine attendue. Les emblèmes à la Rose avaient disparu, laissant place aux fanions national et européen, ce qui autorisait une photo anticipée du candidat dans la posture présidentielle qui sera sienne le 6 Mai 2012...
L'homme qui a pour ennemi le Capitalisme sans visage avait fait en sorte de renforcer son image avec un parterre de cautions aux têtes bien connues, troupe de pachydermes incontournable et rassemblée comme jamais, mais surtout abonnés aux chroniques « people » qui, chacun le sait, ont la fibre socialiste chevillée au cœur sinon au portefeuille !...
Caution diversité d'abord et surtout, avec « la-personnalité-préférée-des-Français » comme le répètent les journalistes perroquets qui pratiquent naïvement le copié-collé. Yannick Noah, donc , l'homme qui conserve dans ses chaussures bien planquées la bourse de 500000€ que les gabelous du fisc recherchent en vain, le chanteur au style décalé animait la salle avant le lever de rideau. Le citoyen modèle, qui déclarait en 2007 « Si Sarko passe, je me casse » est revenu en avance de phase. « Si Hollande passe je me case « ?...
Caution Tonton avec Mazarine qui, grâce à sa présence, refait le coup de Jarnac si cher aux émules du grand Inspirateur.
Caution presse-coeur , ce qui n'est que normal avec son amie journaliste. Est-ce elle qui a veillé à ce qu'il ne prononce pas le nom de la candidate malheureuse de 2007 ?
Caution paillettes. Christian Lacroix, pourquoi pas ? La mode est d'abord affaire de couleurs. Il a du pourtant trouver bien terne le fond de scène ?
Caution culture, domaine réservé de la gauche, de Lille à Solférino en passant par la Place des Vosges, avec Jean Michel Ribes qui campe près de l’Élysée dans son théâtre hautement subventionné pour produire des œuvres de grande modernité , indignant à l'occasion quelques chrétiens conservateurs qui se prennent leur petite tête. Il ne manquera sans doute pas, un jour, d' humilier symétriquement les suppôts d'Allah avec la même liberté créative...
Caution artistes. Les enfants de la balle, intermittents du spectacle et autres bateleurs nécessiteux qui vivent dans le romanesque, ont cette lucidité sur la société qui les autorise à des commentaires avisés dont les meneurs de débats nocturnes sont friands . S'ils chantent, leurs décibels sont alors comme les sondages, plus ils sont élevés, plus ils impressionnent ! Leur présence et leur soutien à ce « one man show » marque cette belle complicité humaniste des gens du spectacle avec le monde politique, politiquement correct...
Derrière ce prestigieux parterre, il y avait aussi des militants...
Dans le rétroviseur: Ségolène 2007