Trois pays arabes ont réalisé leur révolution populaire. Ils forment désormais un nouveau croissant « démocratique » au Sud de la Méditerranée.
La grande satisfaction des nations occidentales s'est rapidement teintée du doute et de la crainte d'un dévoiement brutal des libertés acquises par la force du nombre.
En Libye, libérée d'un tyran grâce aux actions de l'Otan, le chef du CNT promet la loi coranique pour gouverner le pays aussitôt que monté à la tribune de Tripoli .
La Tunisie, pays très occidentalisé, vote démocratiquement pour la première fois. Un parti islamiste l'emporte de haute volée, conforté par les vote massif des Tunisiens de France (40%) ! En outre, pour dissoudre les restes d'un passé colonial, il préconise d' oublier le français, ce qui reviendra à son interdiction.
En Égypte, le courant islamiste traque les chrétiens, comme en Irak après la « libération » par les troupes américaines.
Avec la Syrie, confortée par son voisin si peu démocratique qu'est l'Iran, le petit Liban écrasé par l'histoire contemporaine, et l'Algérie toujours en rupture révolutionnaire avec le Nord, ce croissant (re)devient le champ fertile d'une autre civilisation.
La liberté des pays que nous avons aidés doit être respectée , sauf à nous renier paradoxalement. Elle implique l'acceptation de leur choix, mais doit rendre notre propre identité plus exigente et réaffirmée.
Je vois en outre dans la détermination de ces peuples un double bénéfice pour l'Europe !
Tout d'abord L'Union pour la Méditerranée , idée généreuse mais utopique, sombre dans les eaux vertes de la différence et du refus. La simple logique implique dès-lors que les subventions et aides au développement qui alimentaient déjà l'enfant mort-né soient suprimées et réaffectées aux dettes qui en ont tant besoin !
La seconde conséquence est que l'immigration venant du Sud doit fortement diminuer ! La rupture proclamée avec les moeurs et lois occidentales rend l'intégration encore plus difficile sinon impossible. Pour la France qui exige(ra) l'usage pratique du français, l'oubli volontaire ou imposé de ce bagage condamnera les futurs postulants.
L'instauration de la Charia doit renforcer notre propre exigence laïque.
L'Europe mène sa propre révolution. Elle a assez à faire pour la conclure positivement...