La « rentrée » n'en est pas une si quelques tourbillons , voire des tornades ne sont pas programmés ou déclenchés, comme si la peur d'un léthargie endémique menaçait d'affecter la société française au terme de l'été.
Dans les médias, la course à l'audimat lance une épreuve nouvelle chaque année. C'est « Migration story » ! La valse des journalistes et chroniqueurs, ce « mercato » post-estival incontournable fait disparaître et réapparaitre les même têtes sous d'autres logos , « jingles » ou studios. Ont-ils changé de convictions durant leur retraite d'aout ? Il faut les traquer et les débusquer sur un autre plateau pour lever le doute après quelques émissions.
Alors que l'on cherche la tribune qui vous éclairait hier, dans un agenda journalier complexe, on se sent comme l'écolier qui intègre une nouvelle école : géographie des lieux et programmes sont à déchiffrer méticuleusement avant l'adoption d'un régime médiatique de croisière...
Plus lentes et conventionnelles, les chaines du Service public sont fidèles à elle-mêmes et nous épargnent le tournis . On y retrouve les grosses têtes qui rassurent les personnes âgées à la zapette peu gourmande et qui demandent plus à l'image qu'au discours..
La seule cohérence médiatique qui ne subit guère de révolution, c'est le contenu éditorial et l'analyse des faits , événements mondiaux et autres facéties politico-sociales.
En semaine, les rumeurs, investigations, petites phrases et saillies diverses tiennent le haut du pavé. Ainsi une affaire d'écoute, un témoignage décrypté en rebonds successifs puis démenti, une humeur rébarbative d'un homme politique serviront de base alimentaire aux micros pour quelques jours, mais à haute concentration. Il faudra un autre scoop, repris en série comme le ballon au rugby, pour faire les nouvelles Unes et gommer les précédentes.
Dès le samedi, le monde peut s'écrouler, le Sport, objet-unique-de-nos-bons-sentiments, est en première ligne , inexorablement, et ce pour tout le week-end !
Qu'importe si d'autres sujets inquiètent ou intéressent le citoyen, la dictature complice du sport va jusqu'à faire programmer les sujets au même instant précis sur les chaînes concurrentes. Le maniement nerveux et désespéré de la télécommande n'y fait rien sinon qu'augmenter l'irritation, pour finir par une extinction rageuse !
Il faudra attendre, pour les privilégiés des heures décalées, les analyses à sang froid pour aller au fond des choses et remettre la priorité des informations dans le bon ordre.
La semaine passée, à défaut de nous informer sur le contenu des discours tenus à la Rochelle, nous avons été gavés des petites phrases et postures des vedettes. Dès Lundi les trois candidats majeurs du PS (pourquoi pas les autres?) ont défilé chaque jour sur le même plateau ( « le Grand journal ») qui les a malmenés avec une certaine et nouvelle morgue, les acculant hors de la question et du temps très limité. On se demande quel appétit sournois et masochiste pousse les intéressés à venir se soumettre à semblable gégène médiatique?..
Ce week-end, c'est au tour de l'UMP et son campus de Marseille. Déjà, en début de session, on tient le fil de la discorde avec une rafarinade qui peut faire dégringoler les sondages avec autant de vélocité que celle tourneboulant les marchés qu'une humeur fugace et intestine rend fébriles !
Et si on fermait le poste en signe d'indignation ?....