Tandis que le monde a les yeux et le cœur tournés vers le Japon, mais surtout sur l'invisible menace des atomes, les guerres continuent en Afrique...
Kadhafi, à qui les indécis ont donné un blanc-seing pour réduire la révolution , poursuit son avance vers Benghazi. Anticipant la décision de l'ONU sur une zone d'exclusion aérienne, ( enfin votée cette nuit!) il annonce une trêve dimanche, permettant aux insurgés de se rendre. Si d'aventure les forces militaires d'une incertaine coalition opèrent avant le terme du conflit, il est fort probable que la scission de fait sera pérennisée entre Tripolitaine et Cyrénaïque, donc entre gaz et pétrole...
La Ligue arabe a enfin fait sauter le verrou d'une solidarité compromettante et donné son accord et ses encouragements à une intervention des pays occidentaux, moteurs de la réaction (en chaîne bien modérée) initiée par la France.
Laurent Gbagbo poursuit son sit-in « j'y suis-j'y reste », profitant d'un opportun détournement d'attention vers la Libye. Alassane Ouattara demeure , de fait, en quarantaine plus que prolongée dans son Hôtel du Golf. À terme, et sans doute après de nouveaux combats, la rupture entre nord et sud du pays pourrait être consommée.
Les états africains ont fort à faire pour exercer leur médiation. L'UA, avec ses 53 membres (dont est exclue temporairement la Côte-d'Ivoire pour cause de coup d'état..) n'apparait pas comme un gendarme très ferme. Le palabre, en usage traditionnel, sert le temps mais pas vraiment la paix sur le continent...
Au Soudan la partition nord/sud est devenue réalité à la suite du referendum. Cette partition, partie de conflits ethnique et religieux exhale de forts parfums d'hydrocarbures..
Quand Nelson Mandela, ciment moral de l'unité sud-africaine, disparaitra, il est fort probable que les rivalités inter-tribales rejailliront, plus meurtrières encore que la lutte contre les blancs!
La Chine regarde avec gourmandise l'Afrique se déliter où elle pourra continuer de soutirer les ressources énergétiques pour son propre compte. Le grand déballage sur le nucléaire, lancé sans ordre du jour de part le monde, donne raison à sa vigilante anticipation sur l'intérêt du pétrole dans les décennies à venir...