L'irruption triomphante de Marine Le Pen dans le paysage sondagier provoque un petit tsunami bleu qui fait voir rouge aux politiques de tous bords! Chacun y va de son analyse qui laisse le citoyen de bon sens perplexe sinon furieux.
Le Président, élu par tous les français, devrait prêter attention à la rumeur , voire la rancœur profonde qui agite les cœurs et empoisonne les cerveaux. Plutôt que d'écouter les innombrables conseillers qui vivent dans le cocon de sa proximité, il devrait entendre les sentiments qui montent de la rue. Non pas en convoquant neuf Français devant des caméras qui les musellent mais en ouvrant vraiment les oreilles à toutes les fréquences, particulièrement celles qui sont brouillées par la bonne conscience journalistique et humanitariste. Et en prenant garde de ne pas ouvrir la bouche trop vite!...
Il entendrait que les complaintes de certaines minorités sont mieux perçues que les plaintes de citoyens honorables, grugés ou volés au nom du multiculturalisme républicain! Il entendrait ceux qui s'assument et qui sont volés de leurs efforts et des fruits de leur travail au profit d'une solidarité débridée et souvent clientéliste. Il entendrait, ce qui ne pourrait que le réjouir, que les Français veulent vivre dans leur pays, la France!
Les commentaires propagés à gauche sont d'une mauvaise foi confondante et pitoyable. C'est donc Nicolas Sarkozy qui a rallumé le feu lepeniste! Accusé un jour d'en faire trop pour la sécurité et le lendemain d'avoir échoué, le tournis saisit les esprits les plus posés et tourneboule les clivages traditionnels. Qu'un malandrin du discours tel Mélenchon s'invite en franc tireur pour agiter la marmite médiatique et le paysage prend alors des allures d'orage menaçant..
La culture du scoop, de l'immédiat et des annonces corolaires est en train de tuer le débat démocratique et de dissoudre les vrais problèmes de société. Mais quand viendra , en 2012, le temps de choisir un chef, il est à craindre que le repli derrière les étendards contre le péril nationaliste, brandis de concert par les candidats, conduira un homme modéré à l'Élysée, comme réponse par défaut . Ce qui nous vaudra au mieux un quinquennat paresseux façon Chirac seconde mouture, au pire un gouvernement de coalition à la manière de la Belgique qui se passe d'exécutif depuis bientôt un an!...
La France pourra alors s'honorer d'un consensus politique (frileux et fragile) et attendra plus que jamais une lumière pour éclairer son avenir...