Ce qui se passe en Libye n'a qu'un point commun avec les révolutions qui ont encadré ce territoire: l'auto libération des peuples!
Une partie du vaste territoire est désormais hors de contrôle de Kadhafi. Ce qui ne veut pas dire qu'il est aux mains d'une autorité organisée. Le danger est donc grand d'une dispersion des peuplades et d'émigrations centrifuges désordonnées.
La chanson occidentale entendue dans les épisodes révolutionnaires précédents de non ingérence dans les états ne tient plus concernant la Libye. Le « Colonel » qui tient les tribus et la bourse du pétrole depuis 43 ans a fomenté trop de compromissions de la part des européens avides qui voulaient le pétrole et l'argent du pétrole!
Les victimes de Lockerbie et du DC10 d'UTA, les droits de l'Homme (scandaleusement bafoués lorsque la Libye se retrouve présidente de la Commission du même nom à l'ONU en mars 2003), la tente du Guide de la révolution dans les jardins de Marigny en 2007, les appels au Djihad lancés avant la contrition et l'insoutenable absolution internationale sont parmi les affronts qui ne peuvent être oubliés.
Ils doivent être lavés, non pas par une nouvelle repentance pitoyable mais par une action enfin déterminée et audacieuse de l'Europe. Les sécessionnistes de Benghazi et les otages tripolitains doivent être sauvés. L'Union pour la Méditerranée pourrait enfin écrire sa charte fondamentale en commanditant deux interventions simultanées.
La première, où la France (qui connait bien l'armée de l'air libyenne et la région..) serait aux avant- postes, en prenant la maîtrise du ciel pour interdire des attaques aériennes contre les insurgés et prévenir l'évasion du dictateur et de ses fils, bébés-autocrates. La seconde en bousculant les règles internationales, pour traiter une urgence humanitaire exceptionnelle!
Il faut envoyer des bateaux à Tobrouk! En commençant par le « Charles-de-Gaulle », avec Catherine Ashton* à bord...
*Responsable des relations extérieures de l'Europe