Beaucoup de jeunes ne trouvent pas d'emploi. Ils ne sont pas qualifiés. 250000 emplois disponibles ne sont pas honorés. Les stages en entreprise ne sont souvent débusqués que via des réseaux. La formation alternée est poussive dans les faits. L'intégration dans l'entreprise se heurte à la discrimination logique d'adéquation au monde du travail. Au delà de l'acquisition de connaissances professionnelles essentielles, les règles non explicites en matière de comportement, de présentation, pour ne pas dire d'éducation commandent aussi le choix des recruteurs ou le maintien pérenne dans l'emploi.
La retraite jette en inactivité brutale des hommes et femmes dont l'expérience professionnelle aboutie ne sert brutalement plus à la société. Avec l'allongement de la vie en état de bonne santé , c'est une mine de compétences mise en jachère et un gaspillage énorme de potentialités.
Un retraité ayant cessé ses activités dans le début de la soixantaine a l'espoir de vivre au moins 15 ans en pleine capacité intellectuelle avant que des petits assauts de sénilité ou de santé physique menacent son libre arbitre. Et que dire de nos compagnes qui nous narguent sur la durée de vie, en nous distançant de quelques mois à chaque année nouvelle!...
Travailler, au sein des entreprises, sur une fin d'activité progressive, en « biseau », et l'utilisation des compétences pour un tutorat actif, constituerait un bon et utile retour sur investissement humain pour elles et pour l'emploi.
Une autre contribution pourrait satisfaire les besoins de mise à niveau et d'intégration des futurs employés ou demandeurs d'emploi dans une aide à la formation au sens large. Un service civique volontaire des seniors pourrait être le pendant de ce qui est offert (ou demandé) aux jeunes. Une activité bénévole au service de ceux qui vont contribuer à leur retraite ou le font déjà serait une belle et généreuse contribution à la solidarité intergénérationnelle à laquelle nous oblige le système de retraite par répartition...
Je suggère à Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et Xavier Bertrand ministre du Travail aidé de Nadine Morano d'y songer, avant d'être eux-mêmes mis sur la touche...
Et surtout avant que Ségolène Royal ne se saisisse de l'idée et propose d' enrôler les vétérans dans les casernes désaffectées pour encadrer les jeunes en difficultés, avec des méthodes moins homéopathiques!