Ou art de communiquer avant et après!
Le candidat Sarkozy a lancé des anathèmes contre les conservatismes et rigidités qui bloquaient un pays en déclin. Il a promis la rupture et annoncé des projets clairs qui ont été entendus par une majorité de citoyens. "Je ferai ce que je dis" fut le message le plus audible qui résumait une profession de foi dynamique, porteuse d'un grand espoir. La musique flamboyante était dominée par le son du cor!
Le Président a voulu continuer de tenir le devant de la scène, mais le discours devait se décliner en pédagogie aussi accessible et convaincante qui aurait inspiré la patience nécessaire aux grandes réformes. Le réalisme des faits qui brutalement oppose, sans ménagement, un contrepoids formidable à la concision des phrases a laissé la place à la petite musique des violons et flûtes traversières dont la partition subit ce con de sort: moral en baisse, sondages en déclin!
Un exemple fort illustre ce déficit d'explications: la réduction du nombre de fonctionnaires. Le slogan de campagne " ne reconduire que la moitié des départs en retraite" était une accroche puissante, franche, justifiée et un tantinet populiste! Nul n'ignore le poids de la fonction publique dans le budget de l'Etat. ( Le rapport Attali va même plus loin en proposant le non remplacement de 2 fonctionnaires sur 3 -article 252).
Ce projet ambitieux , très opportunément conspué comme un dogme par l'opposition, aurait du générer un sillage d'explications et justifications que nous attendons encore. Quels services peuvent et doivent être allégés sans renoncement au service publique (douanes, anciens combattants, agriculture,culture, éducation..)? Comment les économies d'échelle, la mobilité, la chasse au gaspillage , aux gabegies, peuvent améliorer le coût/efficacité du service de proximité? Quelques applications ont surgit ici et là qui ne semblent pas participer d'un plan cohérent et le terme de ce travail d'allégement n'est pas clairement projeté. Dans ce contexte, le paradoxe le plus visible est la renonciation à supprimer le niveau administratif du Département. Il convient d'abord de démontrer objectivement pourquoi c'est une fausse bonne idée ?
Le travail d'explications et de justification ne peut se résumer à des déclarations de portes-parole parfois frileux, ou de déclarations lapidaires peut convaincantes. Les partis, abondés par l'argent public, ont une responsabilité dans une pédagogie qui devrait être plus positive qu'une soumission sans condition ou une contestation permanente et obligée! Les élus quant à eux devraient ne pas pervertir, revenus dans leurs circonscriptions, les convictions qui les ont portés à l'hémicycle.
Messieurs les conseillers en communication, le temps presse de métamorphoser les promesses percutantes en pédagogies convaincantes et d'appliquer la règle des P complémentaires pour citoyens dépités….