Au moment où la stratégie de défense est repensée en France et que Ben Laden ressort de sa boîte de Pandore, prophète démoniaque , hydre barbue, pour rappeler un anniversaire, il n'est pas interdit de s'immiscer dans le débat crucial de la sécurité nationale et internationale.
La menace a pris une forme asymétrique opposant une armée virtuelle, toile d'araignée monstrueuse et impalpable ne se matérialisant que lors des explosions, à des forces mécaniques et technologiques, gigantesques et complexes machines, toujours en retard d'une guerre.
Puisque le Président a donné la consigne de mettre à plat la stratégie sans préjugés et sans tabous, de franches questions méritent d'être soulevées. En particulier:
Le "nucléaire" , instrument fondamental de la dissuasion. Contre qui et quoi? Le chef d'Al Qaida en a-t-il cure? On entend ici et là que siéger au Conseil de Sécurité de l'ONU nous oblige. L'ONU a-t-elle jamais exercé une quelconque pression sur des pays voyous en usant du joker-poker nucléaire? On envisage d'élargir le Conseil à de nouveaux "grands" tels l'Allemagne et le Japon qui n'ont pas cette capacité. Est-ce à dire qu'ils devraient y accéder sinon rester des conseillers de second rang?
Les armadas et forces navales polyvalentes. Même brutale question pour les porte-avions et leur dispendieux environnement d'auto défense. Quel prix pour quel résultat? Le même B.L., armé de sa kalachnikov doit contempler leur déploiement (épisodique pour la France) avec une certaine ironie!..
Certes, baisser la garde trop vite pourrait nous rendre vulnérable à de nouveaux périls engendrés par des hégémonies énergétiques ou humaines. Dans ces enjeux planétaires, la seule réponse d'une nation est bien illusoire. Plus que jadis la solution est dans une cohésion communautaire qui donnerait à l'Europe sa véritable justification. Pour qu'elle apparaisse enfin comme un solide bouclier et non plus comme une illusoire protection économique!