La réforme des universités bouscule un protocole social atavique qui est l'alibi d'une égalité des chances dévoyée dont les garants les plus bruyants sont les assistés et les salariés de l'Etat!
Jadis, une véritable promotion des chances était concrétisée par un ascenseur social fondé sur la sélection, pour ne pas dire le tri, le travail et le mérite. Quand la République aidait par ses établissements publics et les bourses, des élèves prometteurs repérés par des maîtres alors respectés, et encouragés par des parents fortement impliqués, une obligation morale de réussite animait et motivait ceux-ci. S'ensuivait une accession aux diplômes ouvrant la voie à une véritable avenir professionnel et une promotion sociale corollaire. En terme économique, on dirait aujourd'hui un retour sur investissement car la réussite de quelques-uns attirait dans son sillage une société de progrès.…
On nous dit qu'un étudiant d'université coûte à la société 7000€ par an, ce qui me paraît bien faible si l'on intègre les frais indirects tels que l'APL, bourses éventuelles, les frais de fonctionnement et autres immobilisations de capitaux immobilier et d'intelligence, stérilisés pendant un tiers de l'année? Cette dépense consentie par la contribution publique n'entraîne pour les bénéficiaires aucune obligation que ce soit dans le choix d'une filière utile et l'obtention de résultat. Dans le même temps on se plait à fustiger comme "favorisés" ceux qui responsables, parents et étudiants échappent au cercle vicieux d'études supérieures brouillonnes en choisissant des voies coûteuses en travail et en budget, mais qui débouchent sur des emplois bien rémunérés.
Aux parents qui consentent cet effort, le prix à payer est double car ils ne sont pas pour autant exonérés de la contribution publique qui sert les étudiants des facultés! Quant aux jeunes qui auront fait de leur travail une clé d'accession rapide et efficace au monde adulte , indépendant et responsable, ils seront mis eux-mêmes à contribution sans aucune période de franchise, participant ainsi immédiatement à l'effort collectif!…
En attendant la réforme complète de l'Université vers des cursus "gagnant-gagnants", je suggère une mesure républicaine et juste : que les étudiants diplômés dans une filière privée soient dégrevés à titre rétroactif, de l'équivalent du coût universitaire par année d'étude .
* Obligation de Résultat