Le "débat" de ce Samedi entre S. Royal et F. Bayrou nous a montré les limites de l'improvisation et les dangers de la versatilité politique. La candidate de gauche, en lançant au soir du 22 avril des œillades omnidirectionnelles pour tenter d'élargir son électorat en vue du second tour, se retrouve prise au piège de cet œcuménisme démagogique. Elle mécontente son camp et la conséquence immédiate la plus visible est l'appel d'Emmanuelli à créer un rassemblement de gauche antilibérale. Elle trompe ses électeurs qui ont perdu le ténu fil d'Ariane d'un "Pacte" qui voulait être un beau patchwork républicain et ressemble désormais à une collecte de fonds de corbeille des autres partis.
En dépit d'une atmosphère courtoise et décontractée, les observateurs de ce face-à-face nouveau style étaient à priori mieux disposés à retenir ce qui différenciait les démarches réciproques que ce qui pouvait être compatible ( nouveau terme tendance avant de devenir politiquement correct). La somme des divergences pourra conforter le dernier carré d'indécis bayrouistes ! Le beau compromis de rêve n'est pas né à l'Hôtel Westin ce matin, ce que les nombreux parlementaires UDF réalistes déclarant voter Sarkozy avaient anticipé.
Cette initiative prise sous le coup d'une intense émotion , sans recul et conseil, démarche habituelle de S. Royal a finalement servi de faire-valoir à François Bayrou qui a disposé d'une tribune bienveillante et ouverte pour la promotion de son nouveau pari et la campagne des législatives !
Bravo l'artiste…