Souvenez-vous de Jacques Delors. Il avait pu examiner la France de l'extérieur, depuis Bruxelles. Et bien que candidat virtuel préféré des français en 95, il avait reculé devant la tâche. Il savait que les nécessaires réformes ne seraient pas acceptées, surtout initiées par un socialiste. On peut dire qu'il a manqué de courage mais fait preuve de réalisme politique!
François Bayrou est le nouveau Delors, à ceçi près qu'il manque de recul depuis le Béarn ou même Strasbourg, pour voir la France et les français tels qu'ils sont. Et ce n'est pas un passage au plus grand ministère de la plus nombreuse fonction publique qui l'a préparé a affronter le dur combat pour les réformes qu'il préconise: il l'a cogéré avec les syndicats, c'est-à-dire sous leur vigilante tutelle!
Envisage-t-il donc une nouvelle forme de gouvernance où le consensus serait élaboré avec ces syndicats, c'est-à-dire par des élus représentant au mieux 6% d'une seule catégorie de français que sont les salariés? Ce mauvais consensus serait un vrai compromis, c'est-à-dire un déni de démocratie!
Jacques Delors, en son temps, fut réaliste. A n'en pas douter, ce sont les électeurs qui le seront le 22 avril prochain.